PERSISTANCE
PERSISTANCE
Notre quotidien est actuellement marqué par des événements violents de toutes sortes, à l’échelle locale et mondiale. Les agressions atteignent, à la fois, les humains et leur environnement. L’individu vit toutes ces violences souvent dans un sentiment d’impuissance, mais le désir de vie le pousse à résister ; sa persistance s’exprime soit dans l’auto- protection, soit dans l’engagement écologique, social ou politique. L’artiste est celui qui exprime le mieux cette volonté de continuer son chemin et d’affronter l’adversité. Les artistes de cette exposition partagent, dans différentes démarches, la même persistance.
Wissem EL ABED (né en 1977 à Sfax)
L’art du déplacement par Marie Frétigny
Wissem El Abed est un artiste plasticien tunisien, et il vient de soutenir une thèse de doctorat en Arts Plastiques. Son travail de recherche universitaire exerce une grande influence sur sa production artistique, marquée par une démarche d’investigation rigoureuse. Le thème qu’il a choisi de développer dans sa thèse est la rencontre de l’autre, ou plutôt, le déplacement qu’implique la rencontre de l’altérité. Il se passionne pour toutes les réactions (curiosité, violence, attraction, rejet) qui accompagnent et déterminent la forme de ce déplacement. Ce thème construit une cohérence, celle du sujet, dans toute l’œuvre de W. El Abed qui se compose de dessins, de peintures et d’objets.
Wissem El Abed vient d’un pays fortement concerné par l’émigration. Il a grandi à Sfax, où il a suivi les cours de l’Institut Supérieur des Arts et Métiers. Major de promotion, il a reçu une bourse de troisième cycle pour poursuivre ses études en France. Il obtient alors un master d’Arts Plastiques à l’université de Paris I et s’est inscrit en thèse en 2000. Il a déjà exposé en groupe ou seul, notamment à la galerie Itinérance, et jusqu’en juin 2008, dirigeait avec Najah Zarbout l’Atelier de Recherche en Art Contemporain (A.R.A.C.) à la maison de la Tunisie de la Cité Universitaire à Paris.
En arabe les « zmigris » sont les émigrés, d’après une déformation du mot français. Chez W. El Abed, les zmigris prennent la forme de petits personnages noirs et ailés, qui volent dans le ciel comme une nuée de mauvais augure. Les yeux souffrants de ces personnages nous rappellent qu’ils sont finalement moins une menace pour les terres riches où ils vont se poser que pour eux-mêmes. Dans Zmigris 3, on ne discerne même pas de sol pour accueillir les zmigris, ceux-ci paraissent condamnés à errer perpétuellement entre ciel et terre, sans point de chute réconfortant. En voyant ici un personnage plus grand, accompagné de deux figures plus petites, on ne peut s’empêcher de penser au mythe d’Icare qui trouverait une actualité nouvelle. En effet, dans les pays du Sud, la jeune génération qui aspire au départ va ingénument se faire brûler les ailes, dans l’espoir d’un hypothétique avenir meilleur. Le contraste du volume noir sur le blanc du support, ainsi que le dépouillement de la mise en page font des œuvres de cette série les véhicules d’un discours de dénonciation particulièrement efficace.
Chez W. El Abed, le tragique de certaines situations humaines, loin de l’empêcher, semble plutôt faire naître un certain humour dans la représentation, notamment dans les dessins. Ceux-ci sont réalisés à l’encre sur du papier népalais, un papier particulièrement fragile qui demande beaucoup de minutie dans le tracé du dessin à la plume. Wissem El Abed aime prendre le temps de faire naître les formes petit à petit, et il laisse sa main le guider pour créer ce qu’il appelle des « grosses têtes », ces petits personnages au corps fluet et à la tête énorme et pleine de vide. Ces personnages évoquent la bande dessinée, avec leurs visages très expressifs et leurs attitudes corporelles particulièrement animées.
Dans Charter, trois petits personnages sont dessinés d’un trait qui vient dans la continuité de la ligne du sol. Ces figures représentent des hommes entravés dans leurs déplacements et contrastent fortement avec l’aviateur au dessus de leurs têtes. Ce personnage disproportionné (il maîtrise d’ailleurs un tout petit avion) dispose d’une parfaite liberté de mouvement et paraît ainsi décider du destin des autres. Entre le Nord et le Sud, les distances ne sont pas les mêmes pour tous, que ce soit sur le plan symbolique ou même de l’expérience vécue : alors que certains, insouciants passent la Méditerranée pour profiter de vacances peu onéreuses, d’autres attendent longtemps un voyage périlleux, et parfois se voient contraints de revenir sur des lieux qu’ils ont cherché à quitter à tout prix.
Mondes anciens et nouvelles technologies
W. El Abed est fasciné par les nouvelles technologies en ce qu’elles permettent de reposer la question du déplacement en de nouveaux termes. C’est à travers la peinture, mode d’expression traditionnel s’il en est, qu’il aborde ce terrain : il ne s’agit pas de se laisser fasciner mais bien de penser la façon dont les progrès techniques se conquièrent une place dans nos vies. Internautes représente un café internet traité sur un mode volontairement ludique, avec ses figures à grosses têtes rassurantes réparties dans un espace clairement lisible, ses lignes en arabesques et ses couleurs douces. Or, cette douceur n’est qu’apparente : l’œuvre rend bien compte de l’atmosphère étrange de ces lieux dédiés à la communication où chacun cependant est enfermé dans son propre cercle de liens. Cet aspect est rendu explicite par les casques qui soulignent la courbe des visages, et surtout par la présence insistante des câbles qui tirent des lignes tire-bouchonnées du centre vers la périphérie du tableau.
Les postures des figures procèdent d’une observation fine du comportement des internautes, projetés en imagination vers un ailleurs, mais étrangement immobiles dans la réalité. Enfin les ciseaux blancs, brandis sous cape par un internaute qui fait mine d’être absorbé par le travail de son binôme, fait clairement allusion à la censure. Dans une des expositions de W. El Abed, ces mêmes ciseaux blancs à bouts ronds étaient accrochés, très grands et en carton, à la vitrine de la galerie.
La peinture de Wissem El Abed procède de sa pratique du dessin, dont elle reprend l’iconographie. D’une manière générale, en dépit une mise en page plutôt dépouillée, l’œuvre de cet artiste donne souvent l’impression d’un certain foisonnement. Les dessins et peintures de W. El Abed jouent les uns par rapport aux autres pour former un véritable petit monde indépendant qui nous rappelle le nôtre.
La multiplicité des figures et les lignes tortueuses traduisent la vieille idée stoïcienne selon laquelle les hommes ne peuvent pas s’empêcher de se déplacer, de s’agiter en tous sens. On peut s’émouvoir de ce besoin si humain, mais les implications liées aux mouvements de population sont toutes politiques : W. El Abed défend une position selon laquelle chacun a droit au voyage, au changement, à la perspective d’un recommencement.
Car face à ce désir de changement, il y a tous les obstacles qui empêchent l’homme de voyager. Les objets de Wissem El Abed, en particulier explorent cette dimension. Cap pas bon, reprend le nom du Cap Bon, au Nord-Est de la Tunisie, et qui est une des portes empruntés par les clandestins en route vers l’Europe. L’œuvre est constituée d’un bateau aux formes naïves de cocotte en papier, réalisé avec des emballages de Harissa colorés (de la marque Cap Bon), et presque entièrement coulé dans un bloc de résine d’inclusion transparent : seul le haut de la voilure émerge de ce bloc d’eau figée. L’un ex-voto est d’une ironie plombante.
Bavures et glissements
Les œuvres de W. El Abed laissent souvent leur place aux mots, à l’écriture. Les titres jouent sur plusieurs niveaux de sens, mais au sein de l’œuvre, l’écriture n’est pas réellement déchiffrable et figure plutôt pour sa valeur symbolique ou pour la richesse visuelle de sa calligraphie. Le texte est présent pour poser la question de son interprétation, et dénonce ainsi l’utilisation qu’en font certains comme d’une autorité indiscutable. Dans Dessin 2, l’homme de droite a la tête littéralement farcie de deux lignes écrites en arabe qui lui barrent le front comme deux rides d’inquiétude. L’expression de cet homme n’est pas particulièrement sereine, d’autant qu’il se trouve face à une figure accroupie, la bouche grande ouverte, dans laquelle il semble prêt à envoyer la boule de bowling qu’il tient à la main. On peut faire le rapprochement entre cet envoi violent (on imagine les dents qui culbutent comme des quilles) et les idées sans nuance que certains essaient d’inculquer à des jeunes incapables d’une distance critique suffisante. La référence aux islamistes est transparente : dans une réflexion sur la rencontre de l’altérité, le refus de cette altérité et le repli qu’elle fait naître ont une place de premier ordre.
Parfois, comme dans ce dessin, des accidents se produisent et des taches viennent ajouter leur rythme aléatoire à la composition. Wissem El Abed les interprète comme une expression de mélancolie, une giclure de bile noire.
D’autres taches, sur un oreiller bien rembourré, viennent tracer une géographie brouillée du monde. Contre une cartographie scientifique et objective, l’artiste présente le flou des frontières éprouvé dans l’expérience du déplacement. La bavure évoque aussi la situation qui échappe au contrôle et provoque des conséquences dramatiques. La couleur même des taches, d’un marron rougeâtre, peut rappeler le sang séché, et plus encore si l’on comprend qu’elles sont en fait du café, symbole et enjeu par excellence de la question d’une parité dans le commerce entre le Nord et le Sud.
Sur un sujet grevé par les idéologies et les incompréhensions mutuelles, les petits bonshommes à grosse tête de Wissem El Abed nous offrent une démonstration qui a la légèreté des bulles de savon, sans naïveté ni indulgence.
Walid ZOUARI (né en 1968 à Sfax)
Peindre est, pour Walid ZOUARI, une activité sérieuse. Son sérieux, elle le détient de la portée que lui impute cet artiste, lequel en a toujours fait, selon ses dires, une « véritable raison d’exister ». Comme si, de son modus faciendi, il en crée son modus vivendi.
ZOUARI part du postulat selon lequel le peintre ne peut produire une œuvre qui soit originale et, partant, d’atteindre le zénith de son génie qu’au travers d’une praxis qui se veut assidument régulière.
En quelque sorte, l’artiste ne peut enquérir et, encore moins, dé-couvrir de nouvelles perspectives plastiques qu’en faisant. Plutôt que de se tenir oisif, dans l’expectative de l’inspiration - corollaire d’une patience interminable ou d’une intervention capricieuse d’une égérie quelconque -, il serait, selon lui, plus profitable d’y aller tout de go : « l’inspiration est décidément la sœur du travail journalier » stipule Baudelaire.
C’est ce qui explique le type d’aménagement de son atelier corrélatif à un véritable laboratoire d’expérimentation ; un espace où s’entremêlent en toute désinvolture - mais non sans raison latente - toute une kyrielle d’outils, de pigments, de médiums, de supports, de documents, etc.
C’est que ZOUARI, ce prolifique infatigable doublé d’un éternel insatisfait, est constamment à l’affût de la moindre trouvaille, aussi futile et/ou frivole soit-elle, pourvu qu’elle lui permette de chasser au-delà de ses subjectiles toute redondance thématique, toute maestria ostentatoire, toute stylisticité sclérosante, etc.
Ce faisant, il ne fait que garder intact toute imprévisibilité dans le processus, authentique toute spontanéité dans le modus operandi, lesquelles constituent à elles seules les clefs de voûte de toute entreprise créatrice se définissant comme telle.
Certes l’avènement, dès le XIXème siècle, de nouveaux médiums (le cinéma devancé par la photographie) annonçant subséquemment les technologies numériques et des multimédias avec leur arsenal d’interfaces et autres appareils high-techs, ont fait descendre de son piédestal la figura heroica de la peinture, nonobstant ils ne sont pas
- J.-L. Nancy -
Les portraits de ZOUARI sont, d’entrée de jeu, des « anti-portraits », si l’on désigne par « portrait » la suprématie du genre, la souveraineté du sujet et le rehaut d’une ressemblance quelconque, selon la taxinomie classique. Supportant une grosse « tête » (et non « visage », selon le distinguo deleuzien ) reposant à la jointure d’un minuscule tronc adventice, ils sont soit en solo (anachorète) ou, diamétralement opposé, en série (cénobite).
1994-1997 Diplôme de Communication Visuelle EAD Tunis
1995 Séjour d’un an au centre des arts vivants de Radés spécialité céramique et peinture
Mars 2000 Exposition personnelle à la galerie municipale des arts de Sfax
Octobre 2001 Exposition personnelle à la galerie (Porgy et bess) à Vienne accompagné du musicien de jazz Dhafer Youssef
2002-2014 Participation à la biennale internationale ( petit format de papier ) à Bruxelles
2003-2004 Séjour d’un an à la cité internationale des arts à Paris
Février 2004 Exposition personnelle à la cité internationale des arts de Paris
Avril 2004 3ème prix de la ville de Sfax à l’occasion du 15éme salon des arts plastiques de Sfax
Février 2005 Exposition personnelle galerie le PATIO Tunis
Juin 2005 1er prix a la 5éme exposition des arts plastiques « parcs et jardins nationaux » ministère de l’environnement.
Novembre 2005 Exposition de groupe au Monaco
Février 2008 Exposition personnelle à la galerie Kalyste.
Mai 2009 Exposition personnelle à la galerie Ain.
Septembre 2010 12 Peintures sur CD Abu Nawas Rhapsody du musicien de jazz Dhafer Youssef.
Octobre 2011 Les fresques de la liberté au pont de la République - Tunis.
Avril 2012 Exposition personnelle galerie Semia Achour - Tunis.
Juin 2013 Exposition de groupe ( Les Trames Invisibles ) au Palais El Abdelliya
Août 2013 4éme Workshop Artistes Arabe en chine
Décembre 2013 Participation à la biennale de Tunis d’Art Arabe Contemporain.
Mohamed BEN SOLTANE
Mes petits personnages investissent chaque espace qui s’offre à eux ; ils ont une facilité déconcertante de s’étendre, de coloniser, de se reproduire… Ils n’ont que faire du support qui les accueille ; ce n’est qu’avec violence que j’arrive à les dompter.
Cette exposition sera un prétexte pour initier un énième combat pictural dont l’issue demeure toujours incertaine.
Mohamed ben Soltane
Mohamed BEN SOLTANE
est diplômé de la section peinture de l’Institut Supérieur des Beaux-arts de Tunis en 2004. Il photographia pendant quelques années les murs de Tunis et spécialement les Tags et les inscriptions anonymes qui étaient un des seuls lieux où les Tunisiens exprimaient librement ce qu’ils pensaient. Il présenta ce travail en 2007 lors de sa première exposition individuelle « Tunis Sex’prime » à l’Espace Aire Libre d’El Teatro. Hétéroclite, il passa de la photo à l’animation puis l’installation et la vidéo-installation avant de renouer avec une peinture sobre et organique où le geste, la tâche, le vide et le blanc constituent les éléments cardinaux. Petit à petit, il inventa un monde de personnages burlesques et attachants qui peuplent ses toiles et qui trouvent des racines dans l’histoire de l’art tunisienne.
Solo Shows :
- « 10 », Solo Show, Hope Contemporary Gallery, 19/04/2014 to 04/05/2014.
- 02/Mohamed Ben Soltane BCN>TNS : 2010/2011, Centre Civic Fort Pienc, Barcelona, Espagne. January 2011.
- « Immersion », April 2010, Chapelle of IHEC Carthage; curated by Fatma Kilani.
- « Regarder…Voir », 10/10 – 10/11 2009, Kanvas Art Gallery, La Soukra, Tunis.
- « PLACEBO EFFET », 02/2009, « La Boîte : un lieu d’art contemporain », La Charguia.
- « Tunis Sex’prime », El Teatro, Aire Libre, 12007.
Group Shows (selection):
- « Black Bords», IHEC Carthage.
- Printemps des Art Fair Tunis, 1>10 June 2012. Palais Abdellia, La Marsa.
- « PIXELS », Kanvas Art Gallery, Avril 2012.
- « ZHEZ », with Héla Lamine, Galerie A.GORGI, 02/ 2012.
- « Odela : vision d’artistes contemporains », Kanvas Art Gallery, Mai 2011.
- Exposition collective sur le thème des musées, kanvas Art Gallery, Organisée par le Syndicat des Métiers des Arts Plastiques, Mai 2010.
- 1st International Festival of Contemporary Art, Alger, November 2009-January 2010.
- Selection in the project « 2009 Open Call : Frieze Projects », par Brina Thurman, « The impossible exchange », Octobre 2009.
- Galerie Gorgi, Hommage à Abdelaziz Gorgi, 2008.
- « Méditerranée(s) », Centre d’Art La Panera, Lleida, Spain, October 2007.
- Biennale ART-MAR, Barcelona, September 2007.
- Exhibition « Perceptions de la Ville », Tunis, Espace El Teatro, Aire Libre, 2/11 2006, organized by JISER and IEMED.
- Centre Civic Forte Pienç, Barcelone, 2006.
- « Intercultural Mindmaps workshop » Köln, Germany, November 2004.
Expositions internationales :
• IFA Gallery BERLIN, L’Avenir en Rose, Art actuel de Tunisie. October 2012.
• Marrakech Art Fair, october 2011.
• SOLO SHOW 02/Mohamed Ben Soltane BCN>TNS : 2010/2011, Centre Civic Fort Pienc, Barcelona, Spain. O1/ 2011.
• « Méditerranée(s) », Centre d’Art La Panera, Lleida, Espagne, Octobre 2007-Janvier 2008, catalogue.
Marianne Catzaras (Tunisie)
Marianne Catzaras est née à Djerba en Tunisie de parents grecs. Après des études de littérature, elle se consacre à la photographie. Une large part de ses travaux a consisté à mettre en valeur les minorités mais depuis quelques années, le travail de Marianne Catzaras évolue et ses oeuvres les plus récentes tendent à mettre en scène un monde onirique où hommes et bêtes se mélangent dans une orchestration de l’impossible. Son univers est sombre et très personnel.L’eau (ports, bateaux, errance…) y est un thème presque permanent. Elle a exposé en Tunisie, en Allemagne, en Grèce, en Italie, au Maroc, aux Etats-Unis, en France. Commissaire d’exposition pour plusieurs manifestations, elle a également reçu les insignes de chevalier des Arts et des Lettres. La proposition pour l’Estaque sera un mixte entre ce qu’elle a réalisé en 2010 et 2012 pour Dream City : 2012 pour le texte sur les difficultés des minorités ; 2010 pour le travail photo : des photos d’une danseuse, Imen Smaoui, crâne rasé, corps maigre et sculpté-torturé par l’ascèse de la danse. La danseuse devient incarnation des minorités, celle qui est hors rang dans la société. Les photos se découvrent à la lampe de poche. Marianne Catzaras est aussi poète et professeur d’arts à l’Institut Français de Tunis.